Gaborone, Botswana, 8 juillet 2022
Contexte
Un Sommet international sur le constitutionnalisme et la consolidation de la démocratie en Afrique s’est tenu à Gaborone, Botswana, du 6 au 8 juillet, 2022, à l’invitation du Gouvernement du Botswana et du National Democratic Institute (NDI) avec ses partenaires: Open Society Foundations – Africa; la Fondation Kofi Annan; Katiba Institute; Afrobaromètre; Tournons la Page; Africtivistes; le Réseau Africain des Juristes Constitutionnels (ANCL); le Presidential Precinct; et l’Université du Botswana. Le Sommet a réuni des anciens chefs d’État africains, des leaders de la société civile, des chercheurs, des étudiants, des universitaires et des professionnels des médias. Son Excellence le président de la République du Botswana, le Dr. Mokgweetsi Eric Keabetswe Masisi, a présidé la cérémonie d’ouverture, et deux autres présidents et un premier ministre en exercice ont participé virtuellement à certaines parties des délibérations. Les participants adressent leurs sincères remerciements au gouvernement du Botswana pour la tenue de ce Sommet.
La vision du Sommet de Gaborone est de promouvoir le progrès démocratique, la résilience face au recul démocratique et l’érosion du constitutionnalisme à travers le continent. Le Sommet salue également les efforts réalisés par le Botswana afin de promouvoir la démocratie en Afrique.
L’engagement de Gaborone s’appuie sur la déclaration de Niamey faite lors du Sommet sur la limitation des mandats présidentiels qui s’est tenu à Niamey, en République du Niger, en octobre 2019. La Déclaration de Niamey a mis l’accent sur le soutien aux principes du constitutionnalisme, a appelé à des transferts pacifiques de pouvoir, et a exhorté à un consensus national et continental sur le respect des limites de mandats. En 2020, le NDI a organisé une rencontre d’échange virtuelle sur les mêmes questions. Ce Sommet a réuni des participants de plusieurs pays africains y compris des dirigeants politiques et civiques ainsi que des militants.
En décembre 2021, le Botswana et 17 autres pays africains ont participé au Sommet mondial pour la démocratie, au cours duquel Son Excellence le président Masisi s’est engagé à promouvoir le dialogue sur la consolidation de la démocratie en Afrique et à consolider les progrès démocratiques du Botswana. Récemment, les chefs d’État africains, lors du Sommet de l’Union africaine de mai 2022 à Malabo, ont réitéré leur engagement à mettre pleinement en œuvre les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux existants qui consolident la gouvernance démocratique, la paix et la stabilité.
Déclaration
Nous, participants au sommet de Gaborone :
● reconnaissons que les africains soutiennent le constitutionnalisme et la limitation des mandats présidentiels;
● applaudissons les anciens chefs d’État africains qui ont démontré leur engagement à défendre les valeurs démocratiques et la limitation des mandats, et continuent de s’engager activement dans des missions de bons offices en tant que médiateurs et facilitateurs en réponse aux crises constitutionnelles et aux récents coups d’État militaires à travers le continent;
● notons qu’un nombre croissant de mouvements citoyens ont émergé en faveur du constitutionnalisme et le respect de la limitation des mandats présidentiels, utilisant des stratégies innovantes pour favoriser la collaboration au-delà des frontières nationales;
● saluons le transfert pacifique du pouvoir politique par le biais d’élections crédibles et inclusives dans les pays qui, malgré des réalités socio-économique et politiques difficiles, ont réussi à renforcer la pratique et les institutions démocratiques; mais
● notons avec préoccupation que ces dernières années, la démocratie à travers le continent est passée d’une tendance évolutive et consolidante à une tendance de déclin démocratique;
● regrettons que les progrès démocratique durement obtenus au début des années 1990 ne se perdent au profit de régimes autoritaires et militaires qui rétrécissent l’espace politique, exacerbent les divisions au sein de la société, sapent le développement économique et fragilisent les normes constitutionnelles démocratiques afin de renforcer leur mainmise sur le pouvoir;
● regrettons que les efforts visant à renforcer l’État de droit, la justice sociale et la réconciliation nationale dans de nombreux pays aient été repoussés, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour les populations vulnérables;
● exhortons les communautés économiques régionales à formuler des cadres juridiques qui consacrent les limites des mandats présidentiels.En conséquence, dans un tel contexte difficile, il y a lieu d’encourager et de soutenir la jeunesse africaine désireuse de participer et de contribuer à la gouvernance démocratique et au développement de leurs pays respectifs. Nous regrettons que la réticence de certains dirigeants à adhérer et à respecter les limites constitutionnelles…
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