TogoDebout dénonce le guet-apens togolais !
Dans un contexte politique gangréné par une crise récurrente et caractérisé par de récentes mesures de plus en plus liberticides, le collectif TogoDebout a appris avec consternation le kidnapping, le 4 novembre dernier, de l’activiste Jean-Paul Oumolou en séjour au Togo. Les conditions de l’arrestation de ce citoyen togolais résidant en Suisse, le contexte dans lequel elle s’est opérée, le silence qui entoure la procédure enclenchée, questionnent tout autant la problématique du respect des droits de l’homme que celle de la criminalisation de l’opposition politique au Togo.
Comme si la raison avait définitivement déserté les rangs de ceux qui président actuellement à la destinée de notre pays, le couperet d’un appareil judiciaire instrumentalisé s’abat avec frénésie sur des togolais, simplement désireux de rentrer dans leur propre pays et de contribuer à son épanouissement. Alors que la liste de ces prisonniers d’opinion
s’allonge et que de nombreux togolais de la diaspora incarcérés sont dans l’attente d’un hypothétique procès, comment comprendre les récents appels de phare du Haut conseil des togolais de l’extérieur (HCTE), autrement que comme une ignoble farce et une invitation qui empeste le guet-apens à plein nez ? Comment peut-on, dans ces conditions inviter les togolais vivant à l’étranger, à se faire recenser, ou à réfléchir aux conditions d’un retour, alors que sur place on organise objectivement les séquences d’un véritable traquenard en guise de cérémonie d’accueil ?
Le collectif TogoDebout rappelle que cette vague d’arrestations intervient dans une atmosphère marquée par d’urgentes questions sociales (malaise dans un secteur éducatif sinistré, incurie d’un système de santé sans gouvernail et privé de moyens, mouvements sociaux à répétition…), sans compter un dispositif de dialogue politique condamné à un destin de
rocher de Sisyphe. Au lieu de s’atteler à la prise en charge de ces questions majeures, la préoccupation de ceux qui dirigent actuellement le Togo est de placer leur curseur sur des problématiques de seconde zone, un peu comme si
volontairement, on cherchait à allumer des feux de diversion et à détourner l’attention des togolais des sollicitations essentielles.
Ce modus operandi est une constante dans la stratégie d’ensemble du pouvoir togolais et doit interpeller l’ensemble des acteurs politiques et des organisations de la société civile. C’est pourquoi, en appelant à la libération de TOUS les prisonniers politiques, le collectif TogoDebout tient à souligner que l’enjeu d’une mobilisation d’une amplitude inégalée reste, au Togo, l’unique alternative à l’épouvantable pantomime que nous infligeons au monde en ce moment.
Le 08 Novembre 2021
Pour le Collectif TogoDebout
Le Coordinateur Général
Karl GABA